Les prix européens de Gérants de l’année entrent dans leur troisième année d’existence et les nominés 2012 rassemblent un groupe exceptionnel de gérants talentueux. Les prix sont basés sur les analyses prospectives de notre équipe de recherche qui compte plus de 30 analystes fonds à travers l’Europe. Les nominés doivent non seulement avoir produit une bonne performance pour les investisseurs au cours de la dernière année calendaire mais nous regardons également, dans la continuité de notre approche qualitative, l’ensemble des mérites du fonds sur la base de nos cinq piliers de recherche. En plus de la performance, nous sommes sensibles à l’expertise de l’équipe de gestion, la solidité du processus utilisé pour gérer le fonds, la qualité de la société de gestion et son attitude envers les investisseurs ainsi qu’aux frais facturés à ces derniers.
Nous avons lancé ces prix en 2009 afin d’aider les investisseurs à y voir plus clair et à accéder rapidement aux meilleures idées de notre équipe de recherche. Depuis, notre recherche a continué à s’étoffer, notre équipe à grossir, et nous notons aujourd’hui plus de 1400 fonds.
Sur la base de cette recherche, nous sommes heureux d’annoncer aujourd’hui les nominés pour le prix européen de Gérants de l’année 2012. Comme l’année dernière, nous décernons deux récompenses en Europe : un prix pour le meilleur gérant d’actions européennes et un pour le meilleur gérant d’actions internationales.
Les gérants nommés par l’équipe européenne de recherche Morningstar pour chaque prix sont affichés ci-dessous. Les gagnants seront annoncés lors la Conférence Européenne Morningstar à Vienne le 15 mars 2012 :
Nominés Gérant de l’année Actions Europe
Charles Montanaro
Montanaro European Smaller Companies
Charles Montanaro réunit plusieurs qualités que nous aimons voir chez un gérant. Son expérience sur les petites capitalisations européennes s’étend sur près de trois décennies et il s’est appuyé sur cette expertise pour créer une société de gestion spécialisée sur cette classe d’actifs, Montanaro. Il a bâti une équipe solide composée de gérants et d’analystes expérimentés et a développé une stratégie d’investissement disciplinée qui est appliquée à l’ensemble des fonds de la société. Il s’est également distingué dans sa façon de diminuer les conflits d’intérêts inhérents au fait d’être à la fois gérant et propriétaire de la société. Par exemple, il investit significativement dans ses fonds, une marque d’engagement qui reflète sa conviction dans la stratégie. Nous pensons également que la structure de la commission de surperformance du fonds permet de mieux aligner les intérêts du gérant avec ceux des investisseurs.
Montanaro a mis en place un processus d’investissement rigoureux et la recherche conduite par l’équipe est un élément central du succès de Montanaro European Smaller Companies, le fonds phare de la société. Il utilise les ressources internes pour identifier des entreprises en croissance avec un bilan solide, des cash flows et un rendement en dividende élevé dans des secteurs de niche. Sa longue expérience de la classe d’actifs lui donne un avantage compétitif sur ses concurrents. Il a travaillé au contact des équipes dirigeantes dans les entreprises qu’il suit depuis des années et a développé une fine compréhension des moteurs de croissance et des barrières à l’entrée pour ces sociétés. Montanaro détient les valeurs sur long terme pour bénéficier de tout leur potentiel de croissance, ce qui est confirmé par le faible taux de rotation du portefeuille.
L’approche de long terme du gérant a été mise en évidence ces dernières années. En 2008, le fonds a subi une perte importante de 52% (en euros). Le gérant a toutefois continué à suivre son approche et n’a pas modifié en profondeur le portefeuille. Les investisseurs ont bénéficié du fort rebond en 2009 et 2010. Le fonds a progressé de 51% et 43% respectivement, recouvrant les pertes de 2008, et enregistrant une nette surperformance contre la catégorie Morningstar Actions Europe Petites Capitalisations. Bien que le fonds ait cédé 13,3% dans les conditions de marché difficiles de 2011, le gérant a mieux protégé le capital des investisseurs que ses concurrents, qui ont perdu 3,24% de plus en moyenne.
Laurent Dobler et Arnaud Cosserat
Renaissance Europe
Laurent Dobler et Arnaud Cosserat sont deux gérants d’actions européennes très expérimentés. Dobler a rejoint la société indépendante parisienne Comgest en 1991 et Cosserat en 1996. Les deux gérants encadrent une équipe de 8 gérants d’actions européennes, équipe qui a été d’une stabilité remarquable. Ils ont bâti un excellent track-record sur le fonds phare domicilié en France, Renaissance Europe, et sont également responsables de la même stratégie sur les fonds domiciliés à l’étranger qui sont aussi gérés collectivement. Leurs excellents résultats sur le long terme résultent de l’approche de gestion éprouvée et distinctive de Comgest que l’on peut résumer en deux mots : « qualité » et « croissance », dans cet ordre. Ainsi, ils n’investissent pas dans les valeurs très cycliques et sont restés à l’écart des financières bien avant l’effondrement de 2007-2008. Bien que leur approche conduise à des périodes de sous-performance, à l’instar de 2009 lorsque les marchés étaient tirés par les valeurs de moindre qualité, elle a permis de bien mieux protéger le capital des investisseurs lors des phases de baisse telles que 2008 et 2011 et d’enregistrer une nette surperformance dans la durée. Cet élément, combiné à l’engagement sans faille de Dobler et Cosserat pour agir dans l’intérêt des investisseurs, en font des candidats évidents au prix de Gérant de l’année.
Fabio Di Giansante
Pioneer Funds Euroland Equity
Fabio Di Giansante a pris les commandes du fonds Pioneer Funds Euroland Equity en août 2006 et a délivré des résultats impressionnants pour les investisseurs, à travers des conditions de marché très variées, un bilan d’autant plus remarquable compte tenu de la volatilité au cours de cette période. Pour ce faire, il s’est entièrement focalisé sur la sélection de titres « bottom up », recherchant des valeurs de qualité en croissance dont le potentiel n’est pas à son avis entièrement reconnu par le marché. Bien qu’il puisse s’appuyer sur les larges équipes de Pioneer pour générer des idées d’investissement, il a assumé le rôle de gérant et d’analyste par le passé et ne craint donc pas de mettre ses propres idées dans le portefeuille comme Ryan Air, un de ses paris de long terme. Di Giansante investit jusqu’à 25% du fonds dans des valeurs dites « satellites » qui sont des paris de plus court terme, et nous pensons que cela a donne un avantage au fonds.
Alors que les conditions de marché ont conduit à une légère perte sur les cinq dernières années, le fonds a moins perdu que 90% de ses concurrents de la catégorie Actions Zone Euro Grandes Capitalisations et se classe dans le premier quintile sur un, trois et cinq ans. Cette performance a été obtenue avec moins de volatilité que la moyenne. Le fonds a par ailleurs été relativement facile à conserver pour les investisseurs puisqu’il s’est systématiquement classé dans le premier quartile de la catégorie chaque année calendaire sous la direction de Di Giansante, à part en 2008 où il était en ligne avec la médiane.
Nominés Gérant de l'année Actions Internationales
Kristoffer Stensrud, Knut Harald Nilsson, Cathrine Gether et Ross Porter
SKAGEN Kon-Tiki
Le gérant vétéran Kristoffer Stensrud est l’un des plus aguerris dans le monde de la gestion collective. Dans une industrie caractérisée par une forte instabilité des équipes, il a cofondé SKAGEN en 1993 et a géré le fonds marchés émergents depuis sa création en 2002 tout en gérant d’autres fonds tels que SKAGEN Vekst et SKAGEN Global. Avec ce fonds, il a battu son indice chaque année calendaire depuis 1993, un fait rare et tout à fait remarquable.
A mesure que les actifs augmentaient, SKAGEN a ajouté des ressources pour soutenir les fonds. Knut Harald Nilsson a rejoint la société en 2006, avec une expérience comme analyste depuis 1993, Cathrine Gether est arrivée en 2009 tandis que Ross Porter a été promu en interne pour renforcer encore l’équipe en 2011, il faisait partie de l’équipe de gestion depuis 2000. Nous pensons que les professionnels en charge de ce fonds expliquent son succès. La stratégie de l’équipe peut se résumer à un style contrariant, où les gérants recherchent des valeurs décotées, leur terrain de chasse préféré étant les titres délaissés par le reste du marché. L’approche vise clairement à choisir les titres pour leur propre mérite et ils font preuve à cet égard d’une grande flexibilité. Ils sont prêts à investir dans des valeurs des pays développés avec une exposition aux marchés émergents s’ils pensent qu’elles offrent de meilleures opportunités. Les choix de titres dans le secteur financier, qui a fourni de bons résultats pour les investisseurs de ce fonds, sont très différents de ceux que l’on retrouve chez les concurrents. Des valeurs telles que Aberdeen, Standard Chartered et Gjensidige ont toutes trouvé leur place au sein du portefeuille. La flexibilité en soi n’est pas suffisante et il faut en faire un bon usage ce que Stensrud et son équipe ont incontestablement réussi. Le fonds a produit une performance annualisée de 22,4% en euros de Mai 2002 à fin décembre 2011, soit le double de la moyenne de la catégorie Actions Emergentes sur la période.
Andrew Headley; Charles Richardson
Veritas Global Equity Income, Veritas Global Focus
Charles Richardson et Andrew Headley forment un tandem de gérants très expérimentés qui a piloté avec succès les fonds Veritas Global Focus et Veritas Global Equity Income, produisant une surperformance régulière. Les deux gérants avaient précédemment travaillé ensemble chez Newton Investment Management et cogèrent les deux fonds Veritas depuis juin 2005 avec le soutien d’une équipe d’analystes stable et expérimentée. Les gérants utilisent à bon effet cette équipe et appliquent consciencieusement une approche thématique. Elle n’a pas conduit à une surperformance massive mais de façon incrémentale, la stratégie a régulièrement dégagé une valeur ajoutée sur les deux mandats à travers des conditions de marchés variées.
Sur cinq ans à fin 2011, Veritas Global Equity Income a surperformé la moyenne de la catégorie Morningstar Actions Grandes Capitalisations Value de 7,9% par an en euros et Veritas Global Focus, qui appartient à la même catégorie, a surperformé de 8,0% par an. Les deux fonds ont distancé la catégorie Morningstar et l’indice MSCI ACWI en 2006, 2007, 2008 et 2009. En 2010, alors que la plupart des fonds d’actions internationales sur la thématique du rendement étaient en difficulté, Veritas Global Income a sous-performé l’indice de 1,31% mais a battu la moyenne de la catégorie de 2,8%. En 2011, lorsque la sous-pondération sur les Etats-Unis a particulièrement coûté aux fonds sans focalisation particulière sur le rendement, Veritas Global Focus a battu l’indice de 7,3% et la catégorie de 9,4%.
Rajiv Jain
Vontobel Global Value Equity, Vontobel Emerging Markets Equity
Rajiv Jain couvre un univers d’investissement large qui inclut à la fois les actions internationales des pays développés et émergents. Pour réussir sur un univers aussi vaste, il faut impérativement une approche rigoureuse et réplicable, deux critères que la stratégie de Jain remplit parfaitement. Il cherche des sociétés de grande qualité qui sont en croissance forte et durable, et pour lesquelles il peut avoir un degré de confiance élevé sur leurs bénéfices des cinq années à venir. Pour dénicher de telles opportunités, il reçoit le soutien de 8 analystes, basés à New York et organisés par responsabilité sectorielle.
La stratégie peut souvent se retrouver à la traîne lorsque les valeurs de moindre qualité tirent le marché, ce qui fut le cas pour ces deux fonds en 2009. Néanmoins, les avantages de cette approche sont clairement mis en évidence sur le long terme. En premier lieu, le risque de perte est nettement inférieur à ses concurrents. En 2011, par exemple, le fonds Vontobel Global Value a gagné 7,4% en euros, contre une perte de 7,7% pour la moyenne de la catégorie Actions Internationales Grandes Capitalisations Croissance. De façon similaire, Vontobel Emerging Markets a gagné 0,05% en euros en 2011. Ce n’est pas à première vue spectaculaire mais ça l’est beaucoup plus quand on sait que la moyenne de la catégorie Actions Emergentes a perdu 18,3%.
Ces fonds ne sont pas destinés aux investisseurs recherchant la surperformance dans tous les environnements de marché mais nous sommes impressionnés par la sélection de titres de Jain, son fort degré de conviction dans l’approche et sa capacité à dégager une surperformance sur un cycle de marché complet en limitant les pertes. Une combinaison gagnante pour les investisseurs.