Le marché des actions américaines reste en effet, et de loin, le plus grand marché actions au monde en termes de capitalisations, reflété par son poids prépondérant dans l’indice MSCI World (60%). Il offre une diversification supplémentaire pour les investisseurs européens. Alors que la zone euro était en pleine tourmente en 2011, l’indice S&P 500 TR a gagné 2% en dollars et plus de 5% en euros…En plus de la diversification apportée par la devise, le marché nord-américain est également profond et diversifié sur de très nombreux secteurs qui s’étend des capitalisations géantes aux toutes petites entreprises, lesquelles sont bien souvent plus promptes à lever des capitaux en bourse que de ce côté-ci de l’Atlantique. Ce marché héberge enfin les plus grands leaders mondiaux dans le secteur de la technologie.
Si l’univers des actions américaines offre un terrain de chasse immense aux gérants d’actifs, il est également l’un des plus difficiles pour ces derniers. En effet, le très grand nombre d’intervenants, la profondeur et la liquidité du marché, la diffusion quasiment instantanée de l’information et la baisse continue des coûts de transaction font de ce marché l’un des plus efficients au monde particulièrement sur le segment des grandes capitalisations. Dans cet univers d’investissement très compétitif, un nombre restreint de gérants actifs sont en mesure de battre les indices sur le long terme.
Nous présentons ci-dessous une sélection de nos fonds d’actions américaines favoris. Notre équipe de recherche a identifié plusieurs atouts qui devraient leur permettre de surperformer sur le long terme. Ils disposent tous d’équipes expérimentées qui suivent des approches d’investissement parfois très différentes. Par exemple, le fonds Calamos US Growth suit une stratégie clairement axée vers les secteurs et les entreprises en forte croissance. Apple, Google et Priceline.com sont des paris récurrents de l’équipe et le portefeuille se positionne dans la zone « Croissance Agressive » de la Morningstar Style Box. Le gérant du fonds Robeco US Premium Equities est quant à lui beaucoup plus regardant sur les valorisations des titres et n’hésite pas à investir sur des valeurs délaissées par le marché comme les banques en 2010 et 2011. Une autre option pour investir sur le marché américain consiste à regarder du côté des gestions indicielles. Elles tirent souvent leur épingle du jeu dans ce marché très concurrentiel. Le fonds SSgA US Equity Fund est, à notre avis, un bon choix. Enfin, les investisseurs souhaitant une exposition aux petites et moyennes capitalisations américaines pourront se tourner vers le fonds Schroder ISF US Small & Mid Cap. Géré par Jenny Jones depuis 2004, ce fonds est l’un des meilleurs dans son genre.
Capital International US Growth and Income
Lentement mais sûrement, ce fonds devrait être gagnant sur le long terme.
Trois “stock pickers” expérimentés gèrent des parties distinctes de ce fonds de grandes capitalisations américaines. Chaque gérant utilise un style de gestion légèrement différent eu égard à la concentration du portefeuille ou la plus ou moins grande attention portée aux critères de croissance. Il ressort toutefois très clairement au niveau du portefeuille global que la qualité est un élément clé. Le retour sur capitaux propres et la marge nette agrégés au niveau du fonds se situent au dessus de l’indice S&P 500 et de la moyenne de la catégorie. C’est également le cas de son rendement, ce qui s’explique par le penchant des gérants pour des grandes valeurs distribuant des dividendes telles que Microsoft et AT&T.
La focalisation sur des grandes valeurs de qualité, et la possibilité pour les gérants de détenir des liquidités s’ils ne trouvent pas suffisamment de titres valorisés raisonnablement, conduit à une meilleure résistance en marché baissier. Au cours des 5 dernières années, le fonds a moins perdu de terrain que son indice en phase de baisse. Il a également moins cédé que la moyenne lors du décrochage du troisième trimestre 2011 mais avait accumulé du retard lors de la hausse de la première moitié de l’année. Les premières positions du fonds sur Bank of America, JPMorgan Chase et Hewlett Packard ont pesé sur la performance.
L’exécution appliquée de la stratégie, qui inclut un horizon d’investissement de plusieurs années, combinée à une bonne sélection de titres sont à l’origine de la surperformance du fonds sur le long terme avec moins de volatilité. Depuis son lancement en octobre 2002 jusqu’à octobre 2011, le fonds a surperformé 60% du temps sur des périodes roulantes de trois ans.
Et le fonds a d’autres atouts qui plaident en sa faveur. La société est connue pour attirer et retenir des gérants talentueux et l’organisation en structure de multigérants limitent l’impact négatif de départs au sein de l’équipe. Un autre point positif concerne la politique de rémunération sur longue période qui aide à aligner l’intérêt des gérants avec ceux des investisseurs. Le fonds est noté Silver.
La stratégie de ce fonds devrait bien servir les investisseurs sur le long terme mais il conviendra uniquement aux plus patients.
A l’instar de tous les fonds Calamos, ce fonds toutes capitalisations suit une stratégie qui combine analyses « top down » et sélection de titres « bottom up ». L’équipe chevronnée de Calamos compte 7 gérants de portefeuille et 8 analystes senior. Ils s’appuient sur les vues macroéconomiques des deux co-responsables des investissements, John Calamos Senior et Nick Calamos, pour investir dans les secteurs et les valeurs qui présentent les meilleures opportunités de croissance à court et long terme. Les valeurs susceptibles de bien performer à court terme sont généralement identifiées dans les secteurs cycliques tels que l’industrie et les matériaux de base alors que les paris de long terme appartiennent plutôt au secteur de la technologie.
Plusieurs valeurs dans le secteur de la technologie comptent parmi les premières positions de l’équipe depuis plus de cinq ans. Ces paris, tels qu’Apple et Amazon, sont loin d’être inhabituels mais des positions conséquentes ont été initiées avant leur décollage sur la base des projections de l’équipe sur leur retour sur investissement. L’analyse de la profitabilité et des bilans a convaincu l’équipe de conserver ces paris significatifs lorsque le marché a douté de la croissance de leur marge, comme ce fut le cas pour Amazon en 2011. Ces fortes convictions de long terme et l’exposition conséquente aux valeurs moyennes peuvent laisser le fonds à la traine de la catégorie, comme en 2008 et en 2011. Les résultats décevants obtenus l’année dernière s’expliquent également par les paris de plus court terme sur des valeurs cycliques. Ils font partie intégrale de la stratégie et sont initiés sur la base d’analyses macroéconomiques.
L’équipe a toutefois eu plus souvent raison qu’elle n’a eu tort. Au final, la stratégie implique une forte volatilité mais les investisseurs patients ont été récompensés. La version américaine du fonds a produit d’excellents résultats sur le long terme : sur dix ans à fin décembre 2011, le fonds a surperformé 94% de ses concurrents de la catégorie Grandes Capitalisations Croissance. C’est la même équipe expérimentée et la même stratégie à l’œuvre ici. Nous pensons que les investisseurs capables de supporter les larges écarts de performance devraient ressortir gagnants sur le long terme. Le fonds est noté Bronze.
Ce fonds se tourne encore plus vers les grandes capitalisations.
Duilio Ramallo dirige US Premium Equities depuis sa création il y a six ans. Il est assisté par une équipe de 21 analystes qui planchent indifféremment sur tous les fonds du gérants. Cette diversité est rendue possible par le fonctionnement des fonds suivant une même approche orientée « value » sur les actions américaines. Si le processus est axé sur la sélection d’actions attrayantes sur la base de la recherche fondamentale, le screening quantitatif joue un rôle non négligeable. Ramallo recherche des entreprises associant évaluation attrayante, rentabilité élevée et perspectives favorables. Ramallo dispose d’une grande liberté dont il n’hésite pas à faire usage.
Il n’est soumis à aucune restriction en matière de capitalisation des actions sélectionnées, de sorte que la composition du portefeuille peut varier considérablement. Ces dernières années par exemple, le pourcentage de grandes capitalisations a fluctué de 55 % à plus de 70 %. Les grandes capitalisations étant restées en retrait durant la reprise qui a suivi le plus fort de la crise en mars 2009, Ramallo y voit de nouvelles opportunités. Ainsi en 2010, il a échangé des actions de banques régionales, dont la valeur avait fortement progressé, contre de grands acteurs tels que Bank of America et JPMorgan. À la fin du mois d’avril 2011, le portefeuille se composait à plus de 26 % d’actions d’institutions financières, alors que d’autres secteurs étaient délibérément négligés. En principe, ce fonds ne détient pas de participations dans les secteurs automobile, aéronautique et minier, car Ramallo estime que sur le long terme, ils n’offrent pas un rendement suffisant.
L’objectif du fonds, c’est-à-dire au moins suivre les marchés en progression et maintenir des performances supérieures à la moyenne sur les marchés en retrait, a été largement atteint. La taille de l’équipe, la flexibilité de son mandat et l’approche du gérant, Duilio Ramallo, font, selon nous, de Robeco US Premium Equities un excellent choix. Le fonds est noté Silver.
Nous continuons à considérer ce fonds comme une offre solide en gestion indicielle.
State Street dispose en effet d’une grande expertise en la matière. Les cinq gérants qui composent l’équipe basée à Paris, sous la responsabilité de Frédéric Jamet, sont expérimentés et travaillent ensemble depuis plusieurs années. Ce fonds est plus particulièrement sous la responsabilité d’Anne Schwarz et de Bertrand Gouez qui ont respectivement 18 et 10 ans d’expérience. Ils s’appuient sur une vaste plateforme de trading pour l’exécution des ordres et sur une équipe de recherche qui travaille à l’amélioration continue des stratégies d’indexation. L’équipe bénéficie donc, à notre avis, des ressources techniques et humaines adéquates à la mise en œuvre de la stratégie.
Pour remplir son objectif, à savoir une performance la plus proche possible de celle de l’indice MSCI USA, l’équipe emploie une méthodologie de réplication pure. Le portefeuille est investi à tout moment dans les composants de l’indice, avec les mêmes pondérations (dans une fourchette de +/- 10 pbs). Il ne prend donc, à aucun moment, des paris sur les titres ou les secteurs. Par rapport aux autres fonds de la catégorie, gérés activement pour la plupart, il a tendance à être moins exposé aux petites et moyennes valeurs, ce qui explique notamment sa surperformance en 2008, mais aussi sa sous-performance dans des marchés tirés par ce segment de marché, comme en 2009.
Sur le long terme, la performance du fonds a fidèlement suivi celle de l’indice, avec une tracking error annualisée de 0,13% sur dix ans à fin novembre 2011. Dans un univers d’investissement très compétitif où les inefficiences de marché sont peu nombreuses à exploiter, il a tiré son épingle du jeu par rapport aux fonds gérés activement: le fonds surperforme la moyenne de la catégorie de 1,18% et 0,88% respectivement sur trois et cinq ans à fin novembre 2011. Ses faibles coûts (0,72% contre 1,6% pour la médiane de catégorie) y ont contribué, mais le fonds est plus cher que d’autres offres indicielles concurrentes, ce qui nous empêche de le considérer comme l’un des meilleurs.
Schroder ISF US Small & Mid Cap Eq
Nous continuons à penser le plus grand bien de ce fonds et de son approche d’investissement cohérente.
Jenny Jones est une gérante très expérimentée qui est commandes du fonds depuis son lancement en décembre 2004. Elle a assemblé une équipe d’analystes chevronnés pour l’épauler son autre fonds, le Schroder US Smaller Companies, qu’elle gère depuis 2002. La stabilité du groupe est remarquable et leur expertise indéniable. Jones applique la même stratégie qui a fait le succès du fonds investi en petites capitalisations.
Jones recherche des valeurs avec l’un de ses trois critères : croissance mal valorisée, stabilité des bénéfices mais modeste croissance et enfin situation de retournement. Le portefeuille affiche globalement un biais « croissance » par rapport à la moyenne de la catégorie, une caractéristique qui rend le fonds plus vulnérable lorsque des titres très généreusement valorisés ratent leur objectif de croissance ou de bénéfice. La combinaison de trois types de valeurs dans le portefeuille élimine toutefois une partie de ce risque. Nous pensons également que cette approche est très bien adaptée à un fonds qui investit sur les petites et moyennes capitalisations ; les valeurs plus stables jouent un rôle défensif lors des corrections.
L’expérience de Jones lui permet de faire varier les trois types de valeurs en fonction des conditions de marché avec succès. Elle l’a démontré dans les marchés volatiles de 2011 et 2008. L’accroissement de l’exposition aux valeurs avec une croissance stable a été profitable pour le fonds alors que les investisseurs cherchaient la sécurité offerte par les grandes valeurs. En 2009, alors que la confiance regagnait les marchés, elle a trouvé nombre de titres avec une croissance jugée mal valorisée, réduisant de facto la partie plus défensive de son portefeuille. L’allocation aux valeurs en retournement tend à être réduite dans les périodes difficiles, comme 2011.
Nous pensons que les investisseurs sont entre de très bonnes mains avec Jones aux commandes. Le fonds est noté Gold.